Depuis 60 ans la Mission Évangélique parmi les Sans-Logis tient fermement son slogan : « La Parole et le pain ».
La Parole, c’est l’ancrage protestant et évangélique dans les Ecritures bibliques, pour cette Mission qui est née étrangement d’un accident mécanique comme nous allons vous le raconter. Le pain, c’est aussi un écho au verset biblique de Matthieu 4,4 : « L’homme ne vivra pas de pain seulement, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu. » Cette parole de Jésus qui reprend Deutéronome 8,3 hiérarchise les besoins en mettant le pain comme premier mais pas suffisant.
La Parole et le pain depuis 60 ans
Qui aurait pu imaginer qu’une panne de bus d’un évangéliste britannique à Paris, en 1965, ait engendré 60 ans d’action au service des hommes et des femmes de la rue.
Depuis le bus, jusque dans la crypte du temple du Marais, puis dans le sous-sol d’une boutique du 11eme arrondissement, et enfin sur la place Sainte-Marthe (10eme)
Dieu a appelé, renouvelé, et équipé celles et ceux qui ont servi pendant toutes ces années, accompagnés de centaines de bénévoles.
Que ces quelques photos souvenirs nous aident à mieux percevoir l’œuvre de Celui qui est venu il y a 2000 ans chercher, non pas les biens portants, mais les malades. Car, dit-il, “je ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs”. (Matthieu 9.13). Soli Deo Gloria
1965-1967 Quai Saint-Bernard
Le bus de Franck Waddington, en route pour l’Inde, refuse de démarrer. Franck s’installe sur les quais et invite ses voisins, clochards, des ponts Sully et Austerlitz. Le bus est réaménagé en salle de réunion. La cabine du chauffeur devient cuisine.
Une collaboration avec le Temple St Marie (devenu Temple du Marais) permet d’envisager des baptêmes pour les premiers convertis qui auront lieu dans la crypte.
Parmi les témoins de ces premiers baptêmes, Pierre Mokhtar, lui-même tout nouveau disciple issu de l’islam. Sa prière : “Seigneur, fais de moi un pêcheur d’hommes”.
Franck repart finalement vers l’Est en 1967, non sans avoir délégué à Pierre la poursuite de la Mission. Celui-ci ajoutera deux autres bus à celui que Franck a laissé pour poursuivre et amplifier l’œuvre de proclamation de l’Évangile.
1968-1988 Rue du Chemin-Vert
Chassé des quais, M. Mokhtar achète avec ses propres deniers un local de blanchisserie au 14 rue du Chemin vert. Il habitera au premier étage avec sa famille, et le local du magasin servira de salle à manger. La cave aménagée deviendra salle de réunion.
Dès l’année suivante, la famille Mokhtar trouve un nouveau logement, et les réunions pourront se tenir au rez-de-chaussée, tandis que la cave est transformée en réserve et vestiaire. Pierre, toujours en activité de contremaître maroquinier, consacre, avec son épouse, tout son temps libre à la Mission.
En 1980, Emmanuel Kehayas prend la relève de Pierre Mokhtar tandis que celui-ci se consacre à un foyer d’accueil en banlieue est.
1982, départ pour la gloire du pasteur Henri Leenhardt qui, depuis le début, supervise les activités de l’association.
Les difficultés avec le voisinage, associées au plus grand nombre de personnes qui fréquentent la Mission, poussent à chercher de nouveaux locaux.
En 1987, un legs de 250 000 F est un signe encourageant. Nous trouvons finalement un nouveau lieu rue St Marthe, mais il faudra attendre quelques mois avant la reprise des activités en septembre 1989.
1989-1995 Rue Sainte-Marthe
L’ancien café de l’angle de la rue et de la place Sainte-Marthe devient restaurant en septembre 1989. Un lieu très particulier où les repas sont gratuits et précédés d’un hors-d’œuvre spirituel sous forme de prédication et parfois de chants partagés. Les invités ne se font pas attendre. Ils sont devant la porte chaque soir, heureux de trouver un peu de chaleur dans l’assiette et dans leur corps. C’est un ancien habitué des lieux, rue du Chemin-vert, touché par la grâce et délivré de la drogue qui en devient le directeur : Christophe Boumard.
1995-2025 Place Sainte-Marthe
Les locaux attenants au restaurant sont à vendre. C’est l’heure de l’expansion de la Mission qui prend pied désormais sur la place et occupe tout le rez-de-chaussée de l’immeuble sis au 22 rue Sainte-Marthe. Jamais les locaux de la Mission n’ont été aussi spacieux. La Mission s’étoffe d’une association-sœur (Entraide et Partage avec les Sans-Logis) et se lance dans la domiciliation administrative des Sans-Logis. Y sont vécus, le culte, l’étude biblique, mais aussi appréciés : le vestiaire, le cabinet médical, les sanitaires, etc.
